Menteurs, manipulateurs, détourneurs,
hypocrites, truands, escrocs, imposteurs, colporteurs, médisants ,fourbes,
égoïstes, amorales, égocentriques, ingrats, narcissiques ….la liste est loin
d’être exhaustive, difficile même d’énumérer les qualificatifs qui illustrent
les mots par lesquels les sénégalais désignent-ils les hommes politiques pour
qualifier leur perception sur la personnalité de ces derniers.
Au Sénégal entrer dans l’arène politique est
comparée à l’obtention d’une « Green card » qui autorise le séjour au
« royaume du mensonge »et à juste titre : la transhumance,
l’incohérence dans le discours, le reniement de la parole donnée, des acteurs
politiques qui se révèlent être de vrais comédiens aptes à pleurer là ou il faut
rire et de rire quand il faut pleurer.
Des gens capables du
chaud et du froid à la fois, détourneurs patentés de deniers publics. Des
hommes aux positions à géométrie et à l’arithmétique variables, qui peuvent persécuter
à mort un ami dans la difficulté qu’ils traitent de tous les maux, mais qu’ils élèvent
sans vergogne et par la même bouche à la dignité de saint des saints au moindre
changement si jamais la même personne devient Président.
Alors, « Politiki
magni », « la politique est sale », « ils sont tous
les mêmes », « Ne les écoutez pas » tels sont entre autre les
formules recommandés pour se prémunir des fourberies de ces hommes espiègles et
dangereux.
Mais seulement et c’est
ça le problème la société qui les a enfanté n’est pas exempt de tout reproche
et sinon l’on pourrait dire qu’elle s’acharnerait même sur les défauts des
hommes politiques pour cacher ses tares. Car en réalité et à l’évidence, il
faut le constater pour oser le dire que nous vivons au quotidien tout le mal
que nous reprochons à la classe politique.
Nous le vivons à travers
les milliers de tailleurs qui ne respectent presque jamais le contrat signé
avec le client venu reprendre à l’atelier son tissu déposé il y’a plusieurs
mois sans être cousu.
Des tares perceptibles
c’est le bijoutier qui ne rend jamais l’or du client ou encore comme chez le
chauffeur qui ne dit jamais sa destination précise et dont le voyage fini
toujours par le fameux « yakalé ».
C’est le cas du
commerçant pressé d’augmenter automatiquement les prix de sa marchandise
aussitôt que le pétrole et dollar sont en hausse mais qui rechignent à les baisser
quand les prix mêmes produits chutent au niveau international. Que dire de
l’enseignant qui se met à s’envoyer à l’air et avec une fille qu’il était
susceptible d’encadrer et d’éduquer ? De cette femme mariée qui se soulage
tous les jours chez le maçon du coin ou qui offre sa fille en appât chez
boulanger pour s’assurer son pain du jour.
Et ce militant qui exige
de l’argent en exerçant un chantage sans commune mesure sur les hommes politiques
avant le passage aux urnes. Est-il plus saint que celui qu’il corrompt ?
Que dire de cet étudiant, logé, nourrit, dans un appartement à côté de l’université,
que l’on transporte à bord de cars climatisés mais qui votent contre leur
bienfaiteur une fois arrivé au village ? Terminons par ce journaliste
dont la plume est objet de rançon pour déplumer une personnalité public en
mauvaise posture dans l’actualité afin de l’épargner des désagréments d’un
article fâcheux.
Vers où court -on pour se faire atténuer sa souffrance quand on se sent lésé?vers ce tribunal qu'un avocat célèbre accusé de corrompu sans être démenti .Là où on peut être battu et emprisonné à cause d'un certificat médical fallacieux offert à ton bourreau par un médecin véreux moyennant quelques francs.
De
la morale et de l’éthique, Qu’est-ce qu’il en reste véritablement dans
notre société ? A longueur de journée les médias nous mettent à leurs unes des
faits divers devenus ordinaires : des parricides, des meurtres, des viols,
des actes contre nature, des faux billets en milliards d'espèce, de saisie de drogue qui
occupent et se bouscules sur presque toutes les pages de nos journaux.
A
la décharge de l’homme politique reconnaissons que l’homme tout court né bon ou mauvais ,digne ou totalement sans
aucun sens moral ,s'altère davantage ou se réajuste par la suite par l'éducation et la culture qui l'entoure ,et c’est seulement après avec ses
qualités ou ces défauts innés ,qu’il devient étudiant ,tailleur ,bijoutier
,maçon, chauffeur , enseignant , journaliste et bien évidemment …..Politicien. Et chacune des activités est animée parfois par de bons et loyaux professionnels mais aussi par des amateurs subversifs et malhonnêtes.
Alors
ne pas faire la politique, parce qu’elle « est sale » ou avec tout autre
prétexte revient logique pour logique à amener le dit « apolitique »
à déménager de la cité pour la forêt car c’est justement la société qui
elle-même constitue une poubelle ambulante.
C'est illusoire de croire que la question de démence politique peut se soigner sans un "ndeup" généralisé de la société car c'est tout son système qui se trouve attaquée par des maux de tout bord
Si l'on ne s’exile pas et que l'on décide de vivre parmi les "animaux civilisés" alors deux seules alternatives s'offrent à nous: faire la politique qui peut ma-fois peut être une entreprise exaltante de participation active au progrès de l’humanité de son peuple et de son pays , ou accepter lâchement de se laisser se faire par la politique sous le masque sournois , hypocrite et ingrat d’un « apolitique » qui se fait nourrir ,vêtir ,soigner et éduquer par les efforts douloureux de l’homme politique qu’il méprise et remercie par des injures.
Si l'on ne s’exile pas et que l'on décide de vivre parmi les "animaux civilisés" alors deux seules alternatives s'offrent à nous: faire la politique qui peut ma-fois peut être une entreprise exaltante de participation active au progrès de l’humanité de son peuple et de son pays , ou accepter lâchement de se laisser se faire par la politique sous le masque sournois , hypocrite et ingrat d’un « apolitique » qui se fait nourrir ,vêtir ,soigner et éduquer par les efforts douloureux de l’homme politique qu’il méprise et remercie par des injures.
Adama Gaye
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