mercredi 23 mars 2016

Analyse des résultats : Le référendum lue par le troisième œil !

Trêve de discussions, tournons la page ,fermons le bouquin même du référendum et remettons nous au travail.Les non-dits et messages cachés du référendum doivent cependant  être mis en apposition et pris en compte par les acteurs de tout bord.

A l’opposition, accepter que le Oui l’a confortablement emporté et rien, même pas le taux d’abstention ne pourra constituer une bouffée de sauvetage pour expliquer la déconvenue des défenseurs du « non ». C'est poursuivre son rêve profond que de croire que ceux qui sont restés à la maison pour diverses raisons appartiennent au camp du non.
C'est même  refuser de se réveiller  que de ne pas utiliser le scrutin référendaire comme le sondage le plus fiable possible pour réajuster les ambitions , les comportements et tirer les enseignements d'un échec cuisant . Car ce référendum qu'eux même ont transformé en présidentielle anticipée à révéler  que si c'était le cas ,le candidat Macky aurait passé au premier tour avec le même score que le deuxième tour de 2012.

Très inquiétant pour une opposition aux ambitions démesurées ,qui a l'impératif  de cesser de se voiler la face et   bien décrypter le message d’un peuple qui a librement et souverainement choisi de valider le projet constitutionnel du 20 mars.

Parmi ces enseignements le peuple exige le respect de la part des politiques qui le méprise au point de croire qu’il n’est pas capable de comprendre par lui-même. Le temps de la ruse, de la manipulation, de la désinformation et de l’intoxication est fini. Mais apparemment ceux qui continuent d’insulter le peuple qu’ils tiennent pour des corrompus en parlant d’achat de conscience pour justifier leur défaite, n’ont pas encore compris que les sénégalais et les sénégalaises sont beaucoup plus respectables que leur élite.
La priorité des priorités pour de futurs candidats qui ont échoué même dans leur propre bureau, doit être de se réconcilier avec le pays profond afin de se procurer une base électorale. Dakar n’est pas le Sénégal, les plateaux de télévision et réseaux sociaux ne fabriquent en réalité que des héros virtuels qui se révèlent être des zéro sur le terrain électoral.

A la société civil ,dire qu'elle doit se définir et se redéfinir son rôle n'est pas de faire campagne ni côté de l'opposition ,ni à coté du pouvoir.Leur neutralité sera désormais fortement remis en cause et  risquera d'altérer leur futur discours sur les sujets brûlants de l'actualité car le peuple aura du mal à trouver la différence de leur agissements et l'activité de l'opposition.

Au camp du oui, la victoire ne doit point occulter les difficultés qui sont de plusieurs ordres.
Même les sénégalais de la périphérie expliquent la présence des « non » dans les urnes de leurs bureaux de votes beaucoup plus par le fait des enseignants que par celui de l’opposition. Et le plus curieux et que ces populations trouvent normal et légitime que les enseignants expriment leur mécontentement né du non-respect des engagements de l’Etat. Il urge alors de régler le plus rapidement possible cette question qui pourri le cadre scolaire et universitaire depuis près de deux décennies déjà et apaiser du coup le front social.

Le cas de Touba illustre parfaitement que les sénégalais ne tolèrent point l’arrogance, le mépris et la cupidité d’une quelconque autorité .Ils ont démontrés, qu’ils préfèrent se passer de l’autoroute Ila Touba, du nouvel hôpital en construction , de l’assainissement de la ville, que d’en disposer et s’être insulté et menacé de mort   par Moustapha Cissé Lo. Ce dernier à défaut d’être gommé de l’espace public doit être renvoyé à l’arrière-plan et permettre l’éclosion de nouveaux leaders mourides.

Les résultats du département de Podor  comptant parmi les meilleurs ,sont loin de signifier un chèque en blanc qui permet de se dire qu’il n’y a aucun problème au Fouta et que les prochaines échéances électorales passeront comme lettre à la poste. Mais ce oui massif se traduit par l’espoir de voir se concrétiser sans délais le désenclavement de l’Ile A Morfil, l’électrification effective et dans les mêmes conditions que tous les autres parties du Sénégalais de tous les villages couverts par le COMASEL, les aménagements agricoles, l’achèvement des travaux de l’hôpital de Cas-Cas, la route Ndioum-Ourossogui, la poursuite des activités du PUDC avec la mise sur-pieds de forages et de pistes de productions.

Les universités Amadou Moctar Mbow et Ibrahima Niasse, la nouvelle de Diamiadio ses usines et ses logements, le train express, les routes, les hôpitaux, les centrales électriques, le matériel agricole partout au niveau national, les grands chantiers du PSE doivent enfin sortir de terre avant 2017 pour ne pas se faire surprendre aux législatives.

Sur le plan de la justice, la promesse du président de ne protéger personne doit être illustrée sur le terrain et sur les faits. Car personne ne peut convaincre au sénégalais et au sénégalaises que depuis leur transhumance, Awa Ndiaye, Ousmane Ngom, Baila Wane et les autres ne bénéficient point de l’aile protectrice du chef de l’Etat. La conséquence est que ces faits rendent quasiment nulle la perception de l’évolution de la lutte contre la corruption, malgré la mise en place de l’OFNAC, de la déclaration de patrimoine, et tant d’autres efforts.

Bannir la transhumance mais ouvrir un dialogue inclusif et sincère avec l’opposition pour un large consensus autour des lois organiques qui vont donner corps aux quinze points de la réforme constitutionnelle qui viennent d’être validé par le peuple souverain.

Adama Gaye






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