De 1974 date de création du parti démocratique
sénégalais (PDS) au sommet de la francophonie qui vient de baisser les rideaux
; les sénégalais ont été les spectateurs d’un feuilleton vieux de 40 ans sous
fond de rivalité, d’antagonisme, et d’inimitiés cordiales.
Oui les rideaux viennent de
baisser sur le sommet réussi au passage de la francophonie, mais aussi il en
est de même et en même temps de la
carrière politique d’ Abdou Diouf.
Chacun des présidents venus
répondre à l’appel de langue française a souhaité, désiré et convoité le
privilège et l’insigne honneur de
devenir le major d’homme qui ouvrirait la grande porte de sortie de l’histoire
pour ce Monsieur hors du commun.
Des plus jeunes comme Ibrahima
Boubacar Keita au discours plein de solennités africaine avec des passages du
genre « grand frère Abdou, vous êtes une référence pour nous tous », ou
de Joseph Kabila tout aussi inspiré que
catégorique quand il décrète « On
ne remplace pas Abdou Diouf, on le succède » repris plus tard dans le
premier discours justement du successeur de son excellence, la canadienne Mickaël Jean, en passant par le vieux Paul Biya et même le grand chef
blanc ;qui reconnait que Abdou Diouf
« est homme sage et que cela n’a rien à voir avec l’âge »
qu’il est « un homme d’expérience et cela n’a rien avoir avec ses années
passés dans l’administration.. » tous s’honoraient de participer à ériger
et aménager ce grand boulevard que l’homme de la discrète Elisabeth doit
prendre pour un repos bien mérité après plus d’une soixantaine d’années de bons et loyaux service auprès de ses
concitoyens .
C’est un Abdou Diouf
« littéralement foudroyé dans le bon sens » selon ces propres termes
définitivement entré dans le panthéon de
l’histoire glorieuse du Sénégal moderne, un salon d’honneur malheureusement peu
fréquenté par des hommes politiques.
Un vrai signe du destin puisse que c’est cet homme « né un certain mardi 11
décembre 1961 dans le cercle de Fatick » le jour ou lui Diouf , prenait à Kaolack ses fonctions de
gouverneur de la région du Sine Saloum ,c’est celui-là lui-même devenu
quatrième président du Sénégal qui vient
pour le dernier acte de sa vie public, écrire
en lettre d’or son nom sur la plaque d’inauguration du centre internationale de
conférence de Abdou Diouf(CICAD) de
Diamniadio.
Vives émotions quand les deux
Présidents Sénégalais s’échangeaient devant un parterre de tyrans et de
dictateurs dans la tête de qui trotte encore le désir devenu suicidaire de nos jour de
modifier la constitution pour s’agripper encore au pouvoir, Macky et son ainé
exposent et dégustent les judicieux fruits d’une vraie démocratie de l’Afrique subsaharienne, enclenché par la mise en place par Senghor du multipartisme dès
les années 70, alors que plusieurs
années après le parti unique est resté
à la mode partout en Afrique .
Un multipartisme et une
démocratie confirmait par la première
alternance de 2000 rendu possible par les félicitations du président Diouf à
son challenger d’antan.
C’est un fait à ne pas nier, à un
certain moment, quelque part dans la salle, la république du Sénégal a ravi la
vedette à toute la francophonie. Macky Sall et Abdou Diouf ont hypnotisés et
plongés l’assistance dans l’un de ces jours de bonheurs immenses et
inoubliables quand tout simplement la
fierté d’être sénégalais ne trouve pas mot dans le dictionnaire pour
l’illustrer.
Ce sont ces jours, ou une
overdose d’émotion abat notre cerveau, corrompt
nos yeux qu’elle remplit de sensations fortes traduite en liquide sous forme de larmes parfois
de joie, parfois de peine collective : comme ces moments de liesses folles
durant la coupe du monde 2002 ; ou
de tristesse intense quand le peuple reconnaissant joue avec Jules François
Bocandé son dernier match à Demba Diop.
Ce sont ces instants ou à un pas du chaos un certain 23 juin les
sénégalais réformistes comme défenseurs
de la constitution se sont vues rappelés à l’ordre par la voix mythique et mystérieuse
du patriarche Sérigne Abdoul Aziz Sy : les morts ne sont guère
morts, ils sont dans les bandes passantes des cassettes vidéos pour
parler à leur progéniture aux temps opportuns.
Oui « Diouf is back »
et comme le jour d’un certain 19 mars 2000, il a repris
le stylo, écrit à nouveau en lettre de noblesse, avec toute l’éloquence
et l’élégance requise une nouvelle page de l’épopée du Sénégal.
C’est encore la grande dernière
prouesse de l’homme Abdou Diouf, géant
aussi bien par la taille que par l’œuvre pour amener le peuple sénégalais
à oublier les douloureuses années d’ajustements structurels passées en sa
compagnie.
A cet instant précis, quand le
peuple rendait un hommage appuyé à
Abdou, Laye son adversaire et rival de toujours à lui préférer profaner son
statut d’ancien président dans les
immondices, d’une place de l’obélisque encore fertile et luxuriante
du sang du héros du 23 juin Mamadou Diop. Cet
homme pieux, ce muézin qui a fait son dernier appel à la prière sur cette place mythique avant d’être littéralement broyer par un « dragon » de la
répression d’un président décidé à transformer notre démocratie en
dynastie :
Un Mamadou Diop à ne pas
confondre, avec Decroix, dont la sympathie décroit de jour en
jour dans le cœur des sénégalais depuis qu’il a mis une croix sur sa fidélité
et son amitié à Landing pour rester dans les bonnes grâces de Wade, devant
ainsi le symbole de toute cette race d’opportunistes et de sadiques qui
n’hésitent point à abuser de l’angoisse d’un
vieux de 90ans,malade de mégalomanie
pour assouvir leur destin sournois. Un homme qu’ils ont fait commettre l’erreur
de rester dans la rue au propre comme au figuré.
Et le C.I.C.A.D était trop exigu en réalité pour
le père de Sindjili, un homme qui souffrirait le martyr à s’asseoir pour écouter l’apologie fait à des
sénégalais autres que son fils et lui.
Il sera gêné et peiné s’il se prenait au piège de l’otage d’une cérémonie ou la communauté
francophone dans sa totalité s’est passé
le mot, décidée à immortalisé son rival pour service rendu, alors que, lui,
ancien président du Sénégal ne s’était résigner à parrainer la candidature
d’Abdou Diouf qu’après être tordu la main par Jacques Chirac l’ancien président
Français.
Il aurait été dans le même
inconfort s’il se retrouvait devant Moussa Touré qu’il a fait perdre la
présidence de la commission de l’U.E.M.O.A au profit du malien Soumaila Cissé
ou si la F.A.O avait décidé de fêter Jacques Diouf qu’il a voulu humilier en
pleine tribune des nations unis.
Le plus grand intellectuel du cap
au Caire, géniteur du plus grand génie que le Sénégal n’est jamais eu :
comme un bœuf pris dans l’ornière, perdu dans les labyrinthes de ses pernicieux calculs politiciens ne parvient
pas à emprunter la même porte que son rival de toujours pour sortir de la vie public et demeurer héros dans la mémoire collective.
Il avait bien choisi la vitrine francophonie, pour déclencher et faire
détonner la bombe artisanale, ce cocktail Molotov fabriqué à partir de la
rumeur de scandale à Arcelor Mittal, et assaisonné à la sauce Aliou Sall du nom
du frère du président qui serait l’équivalent tout trouvé du jet-setter Karim pour faire croire aux sénégalais que leur nouveau régime fait
du Wade sans Wade . Le but étant bien sûr, sur les débris, les cendres et
l’affolement qu’aurait provoqué l’attentat, récupérer le fils prodigue, cet
ancien candidat malheureux à la mairie
de Dakar, humilié jusque même dans son propre bureau de vote, cet homme et ses
fanatiques qui croient fermement que la
prison a pu relooké et retapé leur
mentor.
Aussi par la victimisation, telle
une baguette magique d’un clown de cirque qui transformerai l’arrogant chef de
la génération des opportunistes concrets, en un agneau doux et sympathique dans
le cœur des sénégalais, le nouveau Karim vengerait-il la défaite de Papa et délogerai Macky Sall du palais pour
devenir le cinquième président du Sénégal. Un scénario à la « prison break »
réalisable que dans la tête de ceux-là
qui l’ont inventé. Car la prison ne mène pas toujours au palais et Karim, n’est ni Idrissa Seck, encore moins Macky Sall.
Ceux –là étaient tous deux fils
d’autrui, partis de rien et qui se sont fait des légendes et une fois au sommet on a voulu se servir du
copinage et du népotisme pour leur priver des fruits légitimes de leur sueur.
Ils seront ingratement chassés et
traqués après avoir porté au pinacle leur candidat au pouvoir en tant directeur
de campagne (Idrissa Seck 2000, Macky Sall 2007).
Par contre la seule compétence,
le seul mérite de Karim Wade est d’être le fils de son père. L’enfant gâté de
la république, à qui son père de président a offert le ciel, la mer et nos terres. Ses caprices ont
fait atterrir entre ses mains près du tiers du budget, un jet privé pour faire
le tour du monde on aurait cru que le fils de Wade confondait son héritage aux
finances publiques. C’est bien le peuple
qui veut savoir jusqu’à quel niveau les
deniers publiques ont été dilapidés et gaspillés.
Mais tous les sénégalais même les
plus incultes ont compris que pour Me Wade seule Karim importe, tout le reste n’est que décors
et instruments pour atteindre cette finalité sans laquelle pas repos à
Versailles et de pas de paix au Sénégal.
« Macky Sall m’a combattu ma
famille et moi, je le combattrai lui et sa famille avec tous les moyens
possibles », cette déclaration de Wade qui ne contient pas le mot
le « Sénégal », a le don d’être clair quant aux intentions
crypto- personnelles qui animent un père décidé de sortir son fils de la
prison.
Non, le Sénégal ne s’enflammera
et ne périra point juste parce que le
plus « intelligent » des sénégalais et en prison pour rendre compte
de sa gestion calamiteuses des ressources publiques.
Il faudra au père Wade,
s’accommoder de la justice et emprunter de la patience et la dignité
des parents d’Idrissa Seck, de Bara Tall, de Modibo Diop et tant
d’autres hommes et femmes que l’actuel pensionnaire de Rebeusse, son fils,
avait juré de détruire un jour.
A coup sûr, la retraite dorée qui
lui avait été prédit est totalement perturbée et le risque et énorme qu’il en
soit de même pour qu’une tâche noire vienne salir la page du président Wade
dans le beau livre de l’histoire du Sénégal moderne. Car en réalité, il est
tout aussi difficile de rentrer dans l’histoire que d’en sortir par la grande
porte.
L’homme d’Etat comme Abdou au risque de
devenir « l’homme des tares » comme Laye a l’impératif de se
doter de l’intelligence du poisson: savoir
retourner à temps opportun avec la crue
ou la marée au risque de se retrouver
dans le piège mortel de la boue une fois
que les eaux se seront retirées.
Adama Gaye
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire