Le
manque d’infrastructures sportives de qualité est l’un des principaux
facteurs bloquants du développement du sport à Podor. Le constat émane
d’Abdourahmane Ndiaye, inspecteur de la Jeunesse depuis 2008 dans ce
département de la région de Saint-Louis. « Podor ne dispose que de deux
stades, celui de Ndioum et le stade Alassane Wade dont les projecteurs
viennent d’ailleurs d’être installés », déplore ce quinquagénaire natif
de Thiès. Pour le sport scolaire, le Centre départemental de l’éducation
populaire et du sport (Cdeps) dispose d’un complexe de basket et de
handball mais, poursuit-il, il est actuellement impraticable. Selon lui,
le patrimoine sportif de la ville est si pauvre que les terrains de
fortune sont devenus les alternatives pour les nombreux amoureux de
sport que compte Podor. Il ajoute qu’il n’y est pas rare de voir des
terrains clôturés par … des sacs, faute de moyens. « Et pourtant, ceux
qui y organisent des matches font beaucoup de recettes ; plus que les
matches disputés dans les stades », poursuit l’inspecteur de la Jeunesse
qui estime que cela est suffisamment révélateur de l’intérêt que les
jeunes de ce département portent au sport. Il reste convaincu que ces
derniers ont le potentiel qu’il faut pour faire de leur contrée une
référence en matière de sports. Mais encore faudra-t-il qu’ils disposent
davantage de terrains et de stades de qualité.
Dans
les coins reculés du département, l’enclavement est l’autre frein après
les infrastructures au développement du sport Les timides promesses faites à l'Union des ASC du ministre des sports Mbagnik Ndaiye d'emmurer les terrains de Cas-Cas et de Saldé est loin de combler le déficit en infrastructures de cette partie très isoléedu département. « Pendant l’hivernage,
certaines localités comme l’Île à Morphil sont difficiles d’accès et il
faut une pirogue pour s’y rendre », soutient-il. L’inspecteur
Abdourahmane Ndiaye soutient que cette situation déteint négativement
sur les navétanes puisque ces zones coupées du reste du département ont
du mal à prendre part aux compétitions organisées par le mouvement
navétane. Il plaide, du coup, pour un désenclavement de ces localités
parallèlement au renforcement du patrimoine sportif qui est la priorité
des priorités. De même, l’inspecteur de la Jeunesse insiste sur
l’importance de former davantage de cadres sportifs afin de pallier
l’insuffisance des ressources humaines de qualité. « Les cadres sportifs
qui encadrent le sport podorois viennent tous de l’Inseps et ils sont
en nombre insuffisant. Au niveau local, il faudrait former des
techniciens pour venir en appoint à ces cadres », martèle-t-il avec
conviction.
Abdourahmane Ndiaye
reste aussi convaincu que l’émergence du sport à Podor ne peut se faire
sans une politique de relance du sport scolaire. Il regrette le fait
que l’Union des associations sportives scolaires et universitaires
(Uassu) soit transférée au ministère de l’Education nationale. « L’Uassu
a perdu ses lettres de noblesse. Ici, pratiquement, il n’y a plus
d’animation sportive ni de compétition interne dans les
établissements », constate-t-il amèrement.
L’autre blocage à l’envol du sport à Podor et pas des moindres est le
nerf de la guerre : l’argent. « Ici, les équipes sont dépourvues de
ressources financières. Même pour se déplacer, c’est la croix et la
bannière. Soit, c’est un problème de logistique soit un souci de
carburant », fait remarquer l’inspecteur de la Jeunesse. Il révèle qu’un
projet d’acquisition de bus par la municipalité avait un temps été
agité pour faciliter le transport des athlètes à chaque fois que ces
derniers participent à une compétition extérieure. Mais il n’y a pas eu
de suite, au grand dam des concernés qui devront encore prendre leur mal
en patience
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