jeudi 21 novembre 2013

Faible patrimoine, absence de moyens, lethargie du sport scolaire : Podor traîne trop de boulets…

Le patrimoine sportif de Podor est très pauvre. Le département ne compte que deux stades, celui de Ndioum et le stade Alassane Wade de la commune de Podor. Résultat, les terrains de fortune, clôturés par des sacs, y font florès ! Le déficit de cadres, la léthargie du sport scolaire et l’absence de ressources financières constituent les autres facteurs bloquants du sport podorois.
Le manque d’infrastructures sportives de qualité est l’un des principaux facteurs bloquants du développement du sport à Podor. Le constat émane d’Abdourahmane Ndiaye, inspecteur de la Jeunesse depuis 2008 dans ce département de la région de Saint-Louis. « Podor ne dispose que de deux stades, celui de Ndioum et le stade Alassane Wade dont les projecteurs viennent d’ailleurs d’être installés », déplore ce quinquagénaire natif de Thiès. Pour le sport scolaire, le Centre départemental de l’éducation populaire et du sport (Cdeps) dispose d’un complexe de basket et de handball mais, poursuit-il, il est actuellement impraticable. Selon lui, le patrimoine sportif de la ville est si pauvre que les terrains de fortune sont devenus les alternatives pour les nombreux amoureux de sport que compte Podor. Il ajoute qu’il n’y est pas rare de voir des terrains clôturés par … des sacs, faute de moyens. « Et pourtant, ceux qui y organisent des matches font beaucoup de recettes ; plus que les matches disputés dans les stades », poursuit l’inspecteur de la Jeunesse qui estime que cela est suffisamment révélateur de l’intérêt que les jeunes de ce département portent au sport. Il reste convaincu que ces derniers ont le potentiel qu’il faut pour faire de leur contrée une référence en matière de sports. Mais encore faudra-t-il qu’ils disposent davantage de terrains et de stades de qualité.
Dans les coins reculés du département, l’enclavement est l’autre frein après les infrastructures au développement du sport Les timides promesses faites à l'Union des ASC  du ministre des sports  Mbagnik Ndaiye d'emmurer les terrains de Cas-Cas et de Saldé est loin de combler le déficit en infrastructures de cette partie très isoléedu département. « Pendant l’hivernage, certaines localités comme l’Île à Morphil sont difficiles d’accès et il faut une pirogue pour s’y rendre », soutient-il. L’inspecteur Abdourahmane Ndiaye soutient que cette situation déteint négativement sur les navétanes puisque ces zones coupées du reste du département ont du mal à prendre part aux compétitions organisées par le mouvement navétane. Il plaide, du coup, pour un désenclavement de ces localités parallèlement au renforcement du patrimoine sportif qui est la priorité des priorités. De même, l’inspecteur de la Jeunesse insiste sur l’importance de former davantage de cadres sportifs afin de pallier l’insuffisance des ressources humaines de qualité. « Les cadres sportifs qui encadrent le sport podorois viennent tous de l’Inseps et ils sont en nombre insuffisant. Au niveau local, il faudrait former des techniciens pour venir en appoint à ces cadres », martèle-t-il avec conviction.
Abdourahmane Ndiaye reste aussi convaincu que l’émergence du sport à Podor ne peut se faire sans une politique de relance du sport scolaire. Il regrette le fait que l’Union des associations sportives scolaires et universitaires (Uassu) soit transférée au ministère de l’Education nationale. « L’Uassu a perdu ses lettres de noblesse. Ici, pratiquement, il n’y a plus d’animation sportive ni de compétition interne dans les établissements », constate-t-il amèrement.
L’autre blocage à l’envol du sport à Podor et pas des moindres est le nerf de la guerre : l’argent. « Ici, les équipes sont dépourvues de ressources financières. Même pour se déplacer, c’est la croix et la bannière. Soit, c’est un problème de logistique soit un souci de carburant », fait remarquer l’inspecteur de la Jeunesse. Il révèle qu’un projet d’acquisition de bus par la municipalité avait un temps été agité pour faciliter le transport des athlètes à chaque fois que ces derniers participent à une compétition extérieure. Mais il n’y a pas eu de suite, au grand dam des concernés qui devront encore prendre leur mal en patience

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