mercredi 20 novembre 2013

Diabéré Waalo: Un rite bien de chez nous

Dame nature ne cessera jamais de nous  dérouter avec ses refrains ,ses mutations ,son évolution sa conversion et sa métamorphose parfois brusque. Les saisons se suivent  avec chacune  sa spécificité,ses avantages et ses inconvénients .Un spectacle dont le ciel ,témoin privilégié de tous les temps contemple les  changements d'humeurs de la nature ,accompagnants les plaintes et les joies des hommes . Aussi  y 'a -t-il deux mois seulement  les populations de l'Ile A Morfil , hantées par les eaux qui les encerclaient et isolaient du reste du pays criaient à qui veut l'entendre leur consternation et leur désolation .Aujourd'hui les mêmes bénissent et supplient presque le liquide précieux d'y aller à pas de caméléon dans sa retraite vers le lit du fleuve.Et pour cause aucun paysan ne voudrait prendre du retard sur les cultures du Walo. Car le poète chanteur la déjà expliquait ,"tout jeune fountanké doit répondre à l'appel des travaux champêtre" .Oui ,depuis septembre les derniers pluies ont fini de faire leurs adieux ,laissant place à la fraîcheur matinale annonçant l'hiver ,le fleuve se rétrécit ,ses eaux qui avaient inondées les terres sont de retour,piégeant quelques poissons non avertis dans petites oasis  tels des clandestins aux bords des Iles Canaris  . Cette retraite est suivi pas à pas  par le paysan  qui sème sur les périmètres libérés les graines de l'espoir. Les villages se vident ,toutes les familles, très solidaires  sont mobilisées pour la semence,tous conscients que l'acte posé est le seule qui pourrait augurer une future période de soudure paisible et tranquille. Les champs , désormais très animés prennent leur revanche sur les villages mais sans crier victoire ,car c'est connu ,que bientôt ,quand les greniers seront pleins de mil ce sera effervescence dans les villages  . Oui tout le monde sait que des semis d'aujourd'hui dépendra  l'ébullition  et l'apothéose de  demain lorsque des combats de luttes ,des mariages  et autres cérémonies futures seront célébrés partout dans nos hameaux . Les belles nuits de claires de lune quand, sous le son des tam-tams ,les jeunes filles de leur voix mielleuse chantent et encouragent leurs hommes aux combats.
Ce qui fait que chez le fountanké ,les champêtres du walo n'est pas seulement une agriculture  destinée à la nourriture mais c'est aussi et surtout un rite, une coutume du patrimoine peul.
Voilà pourquoi toute politique agricole qui se voudraient pertinente et conséquente doit prendre en charge l'agriculture de type familiale au lieu de proposer tout bonnement à des multinationales de s’accaparer des terres de aïeuls

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