jeudi 15 mai 2014

TOMATE : Les producteurs du Fouta dans le désarroi

Des pertes de 5 milliards de francs Cfa planent sur les producteurs de Podor. C’est la psychose dans la Vallée du fleuve Sénégal. Malgré des productions record de tomate cette année, les producteurs sont en train de voir leur production pourrir entre leurs mains, faute de moyens d’écoulement. Le préjudice risque d’atteindre cinq milliards de francs Cfa.
Après les producteurs de Dagana la semaine dernière, ceux de Podor lance un cri de détresse. En effet, si l’oignon se porte à merveille (voir ailleurs) dans cette zone, il reste que la filière tomate risque tout simplement de mourir de sa belle mort, selon les producteurs. Car, selon Mamoudou Sall, porte-parole de l’association pour la défense des intérêts des producteurs d’oignons de la vallée, au niveau des localités telles que Boubé, Ndiawar, Guiya, Nianga, Niandane, Diatar, Wouro Madiwou et Guédé chantier, les producteurs peinent à écouler leur forte production. Ce producteur de Niandane, que nous avons trouvé en pleine récolte dans ses champs, soutient que leur plus grand problème aujourd’hui est de trouver des camions pour écouler la production vers les unités industrielles. Ce d’autant plus que les infrastructures de conservation sont inexistantes dans la zone. Et avec la chaleur qui prévaut dans cette partie du pays, la production risque tout simplement de pourrir. Ainsi, pour s’épargner une double perte, ils ont commencé à se débarrasser de leur production à vil prix. Mamoudou Sall confie que le kilogramme de tomate est aujourd’hui bradé à 51,5 francs Cfa le kilogramme alors que le carton de tomates de 25 kg est vendu à 1 250 francs Cfa sur le marché.
A Podor, Mbaye Sall souligne que ce sont plus de 800 hectares qui ont été emblavés pour des rendements moyens de 30 tonnes à l’hectare. Ce qui fait, selon lui, qu’il y a une véritable urgence à aider les producteurs à écouler cette production avant qu’ils ne perdent tout ce qu’ils ont eu à investir. Même si l’espoir est encore permis, d’ici quelques semaines, le désastre pourrait se produire, selon ces producteurs qui projettent les pertes à plus de cinq milliards de francs Cfa. Ces producteurs sont aussi préoccupés par cette maladie qui a fait son apparition dans leurs périmètres agricoles depuis l’année dernière et qui ne cesse de gagner du terrain. M. Sall et Mbaye Sall demandent ainsi une meilleure implication de tous les acteurs pour que des mesures pratiques soient prises afin que le mal soit éradiqué.

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