Cette session, qui a duré deux jours,
avait pour objectif de donner aux journalistes les rudiments devant leur
permettre de mieux traiter les questions liées aux activités et
réalisations de l’organisation. Au cours de cet atelier, les techniciens
et experts en communication de cette structure ont beaucoup insisté sur
les vocations des barrages de Diama et de Manantali. Ousmane Thiongane,
juriste et expert en communication à l’Omvs, déclare que la vocation de
ces deux barrages n’est pas de créer des crus, contrairement à ce que
pensent les populations des zones de Podor et Bakel qui attribuent
souvent les inondations aux ouvrages de l’Omvs. M. Thiongane précise que
le barrage de Diama, qui se trouve en aval du fleuve, ne peut lâcher
des eaux à contre courant, «autrement dit, des eaux qui vont quitter le
barrage pour aller dans le sens contraire». Il rappelle ainsi que la
vocation du barrage de Diama est plutôt de retenir la salinisation de
l’eau. Souvent, indique-t-il, les gens ne comprennent pas les sources
d’eau qui alimentent le fleuve. Quatre sources l’alimentent à partir de
la station de Bakel. En plus de la contribution du Bafing, qui est le
principal affluent qui passe par Manantali, il y a le Bakoy et
l’affluent de la Félémé (à 20km de Bakel). Il s’y ajoute une
contribution «extrêmement importante» des eaux sauvages (ou
intermédiaires). «Après Bakel, il y a les eaux de pluie abondantes
durant l’hivernage qui peuvent amener des inondations à l’Ile à Morfil. A
la date du 23 septembre de l’année dernière, nos instruments ont pu
mesurer qu’il y a plus de 11milliards de m3 d’eau qui sont enregistrés à
partir de la station de Bakel et qui sont répartis entre ces quatre
sources importantes», poursuit M. Thiongane, tout en précisant que les
inondations ne sont pas causées par les barrages. «Au contraire, les
barrages permettent à partir de Manantali de retenir et de réguler l’eau
qui circule dans le fleuve Sénégal». 150 mille ha de périmètres
irrigués L’expert en communication à l’Omvs ajoute que plus de quatre
milliards de m3 d’eau sont retenus au niveau de Manantali. Et «si cette
eau n’était pas retenue, les villes et villages que traverse le fleuve
Sénégal jusqu’à Saint-Louis seraient entièrement dans les eaux. Cela est
égal à 8% de contribution de Manantali et les eaux sauvages de Matam et
les eaux de pluie à Podor, c’est 32% et c’est ce qui crée souvent les
inondations dans l’Ile à Morfil et dans d’autres contrées». Ousmane
Thiongane relève également les efforts de l’Etat du Sénégal pour créer
des digues et autres ouvrages importants afin que ces crus ne soient que
de mauvais souvenirs. Revenant sur les atouts énormes engendrés par la
mise en œuvre du barrage, il fait savoir qu’en 1986, le barrage a
beaucoup contribué au développement économique et social de la zone. «La
preuve, le nombre de périmètres irrigués a atteint aujourd’hui plus de
150 mille ha».
C’est grâce à ce barrage que Dakar est
alimenté en eau à plus de 50% ; et il assure aussi l’alimentation en eau
potable de Nouakchott, en Mauritanie. Pour sa part, le directeur de
l’exploitation des infrastructures et de la gestion de l’eau au niveau
du barrage de Diama, Bouba Camara, souligne que l’intérêt de cet atelier
est de faire en sorte que les journalistes, qui évoluent dans les Etats
membres, puissent aider l’Omvs à transmettre à l’ensemble des usagers
de l’eau et à la population riveraine ce message de partenariat. Car,
dit-il, «l’action de l’Omvs s’inscrit dans une dynamique de partenariat
de développement au niveau de l’ensemble du bassin du fleuve Sénégal».
Et le directeur du Centre de documentation et des archives (Cda), Mbacké
Guèye, d’ajouter : «Les journalistes sauront bien sensibiliser s’ils
sont armés de toutes les informations fiables relatives à notre
organisation». Les journalistes en poste dans les localités comprises
entre Saint-Louis et Bakel ont pris part à cet atelier qui s’est tenu au
Cda de l’Omvs situé à Santhiaba (dans la langue de Barbarie).
INFRASTRUCTURES-OMVS Gouina, prochaine étape Après Félou qui a été
inauguré en décembre 2013, l’Organisation pour la mise en valeur du
fleuve Sénégal (Omvs) va démarrer incessamment les travaux du quatrième
ouvrage dénommé Gouina, a laissé entendre M. Malang Diatta, responsable
du secrétariat de la Commission permanente des eaux ; un organe
consultatif du Conseil des ministres qui statue sur les programmes de
gestion des barrages de Diama et de Manantali. «Nous avons obtenu le
financement et nous allons bientôt démarrer les travaux», précise cet
ingénieur en génie rural, en marge d’un atelier de formation des
journalistes. Cet ouvrage, qui se trouve à 50 km en amont de Kayes et
dont la fonction est de produire de l’énergie, aura une puissance
installée de près de 140MW. M. Diatta rappelle que l’ouvrage de Félou,
situé à 15 km en amont de Kayes, a été créé pour remplacer une centrale
électrique de quelques mégawatts installée du temps des colons. L’Omvs
ambitionne également d’installer des ouvrages exclusivement destinés à
la production d’énergie avec très peu d’irrigation en Guinée, dernier
pays à avoir adhéré à cette organisation en mai 2006.
Walfadjri
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire