
L’Etat du Sénégal veut faire de l’agriculture une priorité, un moteur de croissance économique. Toutefois, les investissements publics ne sauraient suffire. L’agriculture familiale non plus. Le gouvernement entend donc favoriser l’agriculture industrielle. Pour matérialiser cette volonté politique, le Premier ministre a présidé hier un Conseil interministériel consacré au secteur agricole sous la présence des responsables de la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition (Nasan). Cette organisation s’est engagée à appuyer les autorités dans leur double objectif d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et l’exportation de produits agricoles. Pour cela, le ministre de l’Agriculture, Abdoulaye Seck, estime qu’il faut agir sur deux volets. «Il faut une cohabitation entre les exploitations familiales et l’agriculture industrielle», a-t-il déclaré hier à la sortie du Conseil interministériel. Une stratégie qui ne semble pas convaincre certains économistes. Ces derniers pensent que les autorités doivent plutôt choisir entre les deux et y maximiser les investissements, si on veut vraiment arriver à un excédant de production agricole.
Le ministre Abdoulaye Seck se réjouit du fait que Nasan puisse contribuer à massifier les investissements privés dans le domaine de l’agriculture. La rencontre de la Primature a été l’occasion de valider le cadre de coopération entre l’Etat du Sénégal et la Nasan. D’après le ministre de l’Agriculture, le pays va lancer le 12 novembre prochain la campagne pour la sécurité alimentaire avec tous les potentiels investisseurs prêts à risquer leurs billes dans l’agro-business.
Toutefois, s’il y a une condition sine qua non à toute opération agricole, c’est l’accès à la terre. Celle-ci reste problématique dans la mesure où l’agriculture familiale et l’élevage sont très hostiles à l’implantation de gros fermiers dans le monde rural. En attestent les nombreuses manifestations enregistrées à l’intérieur du pays et liées à l’accaparement des terres par des industriels.
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