samedi 12 avril 2014

Le vigile devenu développeur d’affaires

«Pamecas Parcelles Assainies, bonsoir!». Cette phrase, Oumar Hamidou Deh la répète à longueur de journée avec la joie d'un enfant qui joue au téléphone. Il le fait si bien qu'on aurait cru avoir au bout du fil un standardiste sorti des grandes écoles de formation. Que nenni! Celui qui répond aux membres et partenaires de la caisse de Pamecas Parcelles assainies est un autodidacte qui n'a jamais mis les pieds à l'école française. Et pourtant dans ce travail qu'il fait depuis 2005, il fait partie des meilleurs du réseau au point qu'il suscite admiration et respect auprès de ses collègues mais aussi de la Direction générale du Pamecas. «J'ai démarré au Pamecas en 1996 comme gardien ensuite je suis devenu coursier en 2005 et je m'occupe aussi de la réception», précise-t-il. Né en 1959 à Diagnoum Diaobé, ce hal pulaar est marié et père de deux enfants.
Comme la plupart des jeunes de ce patelin du Fouta, il décide de venir tenter sa chance à Dakar en 1981. Il démarre dans le commerce et dans les activités connexes. «C'est en cette période-là que j'ai fait la connaissance de plusieurs commerçants que j'ai réussi à amener au Pamecas», explique-t-il. C'est vrai que cette précision est de taille car elle permet de comprendre les performances de Deh qui est capable en période de vaches maigres de faire drainer des millions en faisant un tour dans le marché. «Si la caisse a des problèmes de liquidités, il me suffit d'aller voir mes amis commerçants pour qu'ils viennent faire des dépôts allant jusqu'à 21 millions», révèle-t-il avec fierté. Disponible et courtois, le débit rapide, la faute à un accent hal pular, «Dème» comme l'appellent ses nombreuses connaissances est un homme simple et intègre. «C'est vrai que beaucoup de gens m'appellent Dème au lieu de Deh, mais cela ne me dérange pas; je considère que c'est la même chose», explique-t-il même si quelquefois il utilise le nom d'un de ses illustres parents et ancien ministre Yéroh Deh pour une bonne compréhension. «Deh, comme le ministre !» L'homme est très apprécié de ses supérieurs et collègues. «C'est un employé modèle, il fait correctement son travail et même plus que ce qu'on lui demande», explique Ibrahima Mbengue, Directeur de Pamecas Parcelles assainies. C'est le même son de cloche du côté de la direction générale de Pamecas.
Le Directeur général, Mamadou Touré, le cite parmi les agents dont le mérite n'est plus à démontrer. En parlant de développement d'affaires, l'ex-Directeur général adjoint, Samba Dia, aussi le cite en exemple aux directeurs de caisse. Flatteur, diront certains, mais quelle belle reconnaissance des efforts de cet homme intelligent et entreprenant! «J'ai beaucoup d'amis maîtrisards avec qui je discute, c'est d'ailleurs avec eux que j'apprends à parler le français», révèle-t-il comme pour expliquer le sens de ses initiatives. Aujourd'hui, l'homme se dit fier d'appartenir au Pamecas qu'il a vu grandir. C'est vrai que l'entreprise aussi dans sa politique de fidélité a compris que, malgré son niveau d'études qui ne lui permettait pas de gravir les échelons, il fallait le fidéliser. C'est pourquoi, il fait partie aujourd'hui des premiers employés qui ont bénéficié de prêt fidélité. Ce qui lui a permis de construire une maison dans son village natal en bordure de la route nationale dont il se dit très fier.

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