A quelques encablures de Cas-Cas, agrafé
sur la berge du fleuve Sénégal telle une bosse cramponné sur le dos d’un chameau Doungel comme tous les villages de
l’Ile A Morfil, exhibait et confiait, son éclat, son charme, son élégance et sa
délicatesse à la doucereuse eau venue des
hautes montagnes du Fouta Djallon.
Doungel se levait tous les jours, ardent,
vibrant, et tonitruant sous les fracas
et claquements de sabots de chevaux, de vaches, d’ovins et de caprins. Ici le matin et le soir pourtant si opposés ont réussi a s’apparenter, s’associer et se ressembler
pour former ce moment unique, exceptionnellement agréable, beau et élégant ;
cet instant de clair obscure ,quand il ne fait ni jour ni nuit ,alors que le même chant du coq servant de cloche aux
démarrages des activités dès l’aurore, marque en même temps au crépuscule le retour à la maison du troupeau,
des hommes et des femmes tous à la fois, pasteurs, pêcheurs, et laboureurs.
Ce n’est pas que cette faveur que dame nature a offert au village. Il lui a aussi donné le privilège d’être le témoin d’un autre spectacle tout aussi admirable et insolite ,car lui permettant de scruter et d’ apprécier tous les soirs , le soleil très cachottier se baissait pour ,on ne sait ni si c’est pour boire ou pour embrasser l’eau douce et calme du fleuve devant des vagues prolixes et plaignantes , presque jalouses de l’idylle entre les deux tourtereaux. La nature parait se plaire dans le paradoxe par là, la tradition se confond avec la modernité, des maisons en banco juxtaposées avec des villas en ciment, sous une flore abondante et diversifiée.
Une école élémentaire construite en 1957 a vu grandir d’éminents intellectuels à
l’image de l’illustre Amadou Malick Gaye fondateur de l’union pour
la solidarité et l’entraide (U.S.E) et du programme intégré de Podor(P.I.P). De
grands directeurs tels que Malick Ndour,
Aliou Boubou Gaye et même Omar Ciré Gaye ont formés de nombreux
cadres qui se retrouvent partout au service de notre pays dans tous les
domaines de la vie. Le regroupement des jeunes de Dounguel dés le début des
années 80 a construit un dispensaire qui
constitue avec l’école élémentaire et le collège le parc administratif du
village .Ce n’est pas que cette faveur que dame nature a offert au village. Il lui a aussi donné le privilège d’être le témoin d’un autre spectacle tout aussi admirable et insolite ,car lui permettant de scruter et d’ apprécier tous les soirs , le soleil très cachottier se baissait pour ,on ne sait ni si c’est pour boire ou pour embrasser l’eau douce et calme du fleuve devant des vagues prolixes et plaignantes , presque jalouses de l’idylle entre les deux tourtereaux. La nature parait se plaire dans le paradoxe par là, la tradition se confond avec la modernité, des maisons en banco juxtaposées avec des villas en ciment, sous une flore abondante et diversifiée.
Mais le regard du visiteur
est forcément capté par l’architecture du marché construit grâce aux émigrés établis en France , le château d’eau du forage mais aussi et surtout par la belle tour de la grande
mosquée où le charismatique Thierno
Mamadou Gaye l’Imam du village prêche sans relâche dans une éloquence dont lui
seul a le secret les versets saints qui conduisent et invitent les fidèles les
plus septiques à choisir le bien à la
place du mal en vue de trouver la voie
menant vers de Dieu et son prophète . Il détient avec Thierno Amadou Thierno Sarr les deux
plus grandes écoles coraniques où beaucoup de « Samba Diallo » viennent psalmodier
leurs premiers verset du livre Saint.
Des champs de riz, de mil, et de
maïs encerclent le village de part et
d’autre tandis que la patate et la tomate prennent place sur la berge après que le fleuve ait terminé son
retrait et charrié son limon sur les terres inondées. Cette espace qui se
libère des eaux appelait « Palé »
et le véritable « palais » des femmes du village spécialistes de
cette culture étagée et génératrices de revenus conséquents pour soutenir et
aider leurs maris dans la recherche de
la dépense quotidienne
Face aux « palé » et à quelques
pagaies de là sur l’autre rive se trouvait
face à lui sa réplique, son jumeau
de la Mauritanie : Dounguel Réwo ; petite de taille
mais fertile et dense de par son histoire et son influence, pas besoin d’aller
chercher loin ici comme partout ailleurs sur le long de la vallée le colon à
réussi à utiliser le fleuve pour mettre la même famille, le même peuple dans deux pays différents
La pêche reste quant à
elle un domaine réservé par excellence aux Dounguelois,
qui a acquis dans ce domaine un savoir et un savoir-faire spécifique au point
que l ‘activité à créer chez lui par feed back des traits de caractère moraux bien typés. Le fleuve qu’il a conquis et
dompté lui a livré tous ses secrets ; et c’est fort de ces acquis qu’une
relation mythique et mystique s’est tissée, brodée et nouée en nœud gordien
entre le fleuve et le Dounguelois.
Dans cette symbiose ou plutôt dans ce rapport en sa faveur exclusif , la nature n’a pas été toujours clémente. Les perturbations climatiques ont eu ici aussi des répercussions calamiteuses. Certaines espèces de poissons se sont raréfiées ou ont disparu au grand désespoir de Dialtabé, ce devin et gardien du grenier liquide. Aussi, la production piscicole a fortement chuté et le capitaine du fleuve, symbole des grands jours qui ornaient le repas du pêcheur, s’est envolé vers les calendes grecques.
Dans cette symbiose ou plutôt dans ce rapport en sa faveur exclusif , la nature n’a pas été toujours clémente. Les perturbations climatiques ont eu ici aussi des répercussions calamiteuses. Certaines espèces de poissons se sont raréfiées ou ont disparu au grand désespoir de Dialtabé, ce devin et gardien du grenier liquide. Aussi, la production piscicole a fortement chuté et le capitaine du fleuve, symbole des grands jours qui ornaient le repas du pêcheur, s’est envolé vers les calendes grecques.
A l’est, s’étendent les cimetières près de la mythique et mystérieuse place
« Diamelwoysi » .L’histoire raconte que Woysi Délo Boubou arrière petit
fils de Mbagny l’un des deux fondateurs
du village, un guerrier hors norme y
avait établit son quartier général et refusait systématiquement d’entrer dans le village à
chaque retour de bataille. « Diamel », petit tamarinier en français,
remplacé aujourd’hui par un monument est le lieu où Woysi et son armé cachaient les talismans et des tam-tams dont le
seul son garantissaient la victoire aux combats. Après avoir conquis
plusieurs terres Woysi décida
d’enfouir son arsenal mystique au pied de ce tamarinier pour protéger à jamais le
village contre toute attaque. Depuis plusieurs siècles déjà,
« Diamelwoysi » est devenu le passage obligé de tout nouveau
« Téne » (titre que porte le chef de village) pour faire sa
prestation de serment. Le « Téne », quel qu’il soit ,pour être
autorisé à démarrer son mandat doit faire sept fois le tour du tamarinier
jurant de remplir fidèlement la charge de chef du village prouvant par là que
le mode de gouvernance actuel en Afrique n’est forcément pas toujours importé
de l’occident . Le dernier à perpétuer cette coutume est l’actuel et 35ème chef du village Téne Amadou Racine Gaye, un jeune bachelier au trône depuis 2006
En tout cas le village de Doungel, à
hérité de ses aïeuls une structuration et une organisation socioculturelle
particulièrement réfléchie qui a permis de garantir la paix social depuis sa
création.
Mbagny et Moussé
deux frères de même mère et de même père ont fondé avec leurs deux neveux Samba Ndiaye et Thioumou Thiam le village vers le 15ème siècle. Une fois
l’installation terminée après plusieurs batailles avec les populations
autochtones trouvées sur les lieux, la couronne est confiée à Moussé et sa descendance appelé « Tane Moussé », après que le « Gallé Boubou » descendants de Mbagny
en véritable « conseil constitutionnel » ait validé et légitimé le candidat proposé. Les Ndiayes prennent le titre de « Diarno », après avoir été choisi par le « Téne » et couronné par
« Gallé Boubou» assurent la flottille et l’administration du
port durant tout le mandat de celui qui
lui a nommé. Les Thiam descendants
de Thioumou sont les maîtres de
cérémonie et propriétaires de tout produit perdu dans le fleuve. Les Sy détiennent la plus importante des « Palés » une large surface agricole
appelé « Naycone » près de
Cas-Cas d’où ils sont originaires
En véritable stratège, les fondateurs ont
invités les « Dièyes »
véritables magiciens du fleuve et les Sarr
pour leurs connaissances mystiques à se joindre aux habitants.
Le
nom Gaye,
que porte 95% de la population du village en est sa
marque déposée et son logo.
Dounguel ,ou Samaré de son autre nom, comme du reste sur tout le long de la vallée qui a vu naître Baaba Maal et tant d’autres artistes, est une école ambulante et un creuset de la culture
et de l’art qui ne sont en faite qu’une partie intégrante de la formation de « l’homo- ilamorfilien ».
Alors on ne peine point à trouver le plus petit enfant qui puisse danser aussi bien qu’il caresse le tam-tam ou joue sur les cordes d’une guitare. Depuis toujours le village a répondu présent au rendez-vous du donné et du recevoir de la culture Pulaar : de Mama Gaye Abou du Dandé Léñol à Ali Sy de la fameuse émission superstar qui s’apprête à mettre son premier album « séhil » sur le marché en passant par Saikou Ndiaye compagnon de l’artiste Djiby SALL aucun orchestre Pulaar n’a pu résister au talent des artistes du village
Alors on ne peine point à trouver le plus petit enfant qui puisse danser aussi bien qu’il caresse le tam-tam ou joue sur les cordes d’une guitare. Depuis toujours le village a répondu présent au rendez-vous du donné et du recevoir de la culture Pulaar : de Mama Gaye Abou du Dandé Léñol à Ali Sy de la fameuse émission superstar qui s’apprête à mettre son premier album « séhil » sur le marché en passant par Saikou Ndiaye compagnon de l’artiste Djiby SALL aucun orchestre Pulaar n’a pu résister au talent des artistes du village
Dounguel c’est aussi un état d’esprit, un
mental de compétiteurs qui a permis à
son ASC de faire une razzia sur tous
les tournois organisés dans la zone
le palmarès est éloquent est se
passe de commentaire : finaliste
2003 , 2008 et 2011, vainqueur 2004, 2005, 2006,2007. La génération à Ablaye Sy ancien capitaine de l’équipe
de football de la police, secondait par la génération à Baidi Sicka Gaye ,Ablaye Diallal , Omar GAYE
et de James Thiam ont incontestablement marqué de leur empreinte le
football de toute l’Ile A Morfil
Cependant, à l’instar de toute l’Ile
Dounguel reste cloué fixé au sol et freiner dans son envol vers l’émergence par un déficit criard de d’Investissement de la
part de l’état : l’enclavement
qui ne trouve pas encore de solution, l’électrification rurale pas encore effective,
la couverture médicale et la formation professionnelle inexistante sans être exhaustif,
constituent des facteurs limitant la production. Et c’est sans gêne aucune, que c’est
populations sénégalaises, isolées et totalement à part, se tournent du côté de la Mauritanie
voisine pour s’assurer du minimum vital
Adama Gaye
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